J’ai interrogé la ministre de l’Éducation sur l’annonce du gouvernement de supprimer 4000 postes d’enseignants à la rentrée prochaine.
Le gouvernement prétexte une diminution de la démographie scolaire annoncée par l’IGESR dans un rapport de septembre 2024 pour justifier ces suppressions de postes (Entre 2023 et 2028, les effectifs scolaires devraient encore diminuer de plus de 480 000 élèves).
Cependant la France reste le mauvais élève européen en matière de surcharge des classes :
- En 2023, en France, le nombre moyen d’élèves par classe au collège atteint 25,9, contre 23 dans les années 1980. C’est largement au-dessus de la moyenne européenne qui se situe à 20,9 élèves par classe.
- De la même manière, en 2022 la moyenne pour les pays membres de l’OCDE est de 19 élèves par classe à l’école élémentaire. Et c’est la France qui présente la taille moyenne de classe la plus élevée à ce niveau, avec 22 élèves par classe.
J’alerte donc sur la colère des enseignants de voir une fois de plus le service public de l’Education attaqué alors qu’il est déjà bien mal doté et considéré par nos gouvernements.
J’insiste sur l’opportunité de saisir cette baisse démographique scolaire pour réduire les effectifs des classes françaises, réintégrer les bons élèves européens en la matière et assurer ainsi des conditions d’enseignement acceptables et nécessaires.
Je continuerai de défendre notre service public de l’Éducation face aux attaques dont il fait l’objet.
Suppressions de postes d’enseignants incompréhensibles
J’appelle l’attention de Mme la ministre de l’éducation nationale sur la crise affectant le système éducatif public.
Il est révélé par l’ensemble des syndicats de l’éducation nationale, dans une déclaration intersyndicale du 21 octobre 2024 adressée à Mme la ministre de l’éducation que « dix semaines après la rentrée, des élèves n’ont encore pas eu certains cours, n’ont pas d’AESH ou n’ont pas de remplaçants ».
Dans le territoire du Girondin, ce sont notamment des enseignements de mathématiques et de français qui ne sont pas assurés depuis la rentrée, faute de remplacement, au collège Max Linder de Saint Loubès, au collège Jules Ferry de Langon et au collège Philippe Madrelle de Marsas.
Dans le premier degré, en Gironde, depuis la rentrée de septembre, le Syndicat national Force ouvrière des lycées et collèges (SNFOLC) dénombre 57 congés non remplacés dont 8 congés longs (supérieurs à 15 jours), 16 titulaires remplaçants bloqués sur des postes à l’année et plus largement 12 % du remplacement non réalisé.
Face à cette situation le Gouvernement a annoncé la semaine du 7 octobre 2024 la suppression de 4 000 postes d’enseignant lors de la présentation du budget 2025, suscitant de vives réactions des syndicats enseignants qui ont évoqué « une véritable saignée ». Le ministère de l’éducation nationale met en avant la baisse du nombre d’élèves « qui devrait s’accélérer avec 97 000 élèves en moins à la rentrée 2025 » pour justifier ces suppressions de postes.
En 2023, selon la base de données européennes Statista, en France, le nombre moyen d’élèves par classe au collège atteint 25,9, contre 23 dans les années 1980. C’est largement au-dessus de la moyenne européenne qui se situe à 20,9 élèves par classe. De la même manière, en 2022 la moyenne pour les pays membres de l’OCDE est de 19 élèves par classe à l’école élémentaire.
Et c’est la France qui présente la taille moyenne de classe la plus élevée à ce niveau, avec 22 élèves par classe. Si la baisse de la démographie scolaire est une réalité, n’est-il pas cependant illégitime qu’elle soit une excuse à la fragilisation du service public de l’éducation qui est déjà aujourd’hui mal en point ?Cette baisse démographique ne devrait-elle pas plutôt être l’occasion de retrouver des conditions d’enseignement acceptables et de rentrer dans les rangs des bons élèves européens en matière d’effectifs moyens d’élèves par classe ?
La représentation nationale s’est par ailleurs clairement exprimée le mardi 29 octobre 2024 en commission des finances, contre ces suppressions de postes, en adoptant un amendement (N°II-CF519), de rétablissement des 4 000 postes supprimés. Elle lui demande donc sa position sur ce sujet.