La situation des retraites agricoles en France est préoccupante, avec environ 1,3 million d’agriculteurs à la retraite qui font face à des pensions parmi les plus faibles du pays.
En 2020, la pension mensuelle moyenne des retraités agricoles s’élevait à seulement 800 euros, bien en dessous de la moyenne nationale de 1 510 euros. Cette précarité est principalement due à des revenus souvent inférieurs au SMIC durant leur carrière, avec 63 % des chefs d’exploitation percevant moins que ce seuil en 2023.
Les agriculteurs bénéficient d’un système de retraite basé sur deux volets :
- Une retraite de base, qui combine une partie forfaitaire et une partie proportionnelle,
- Et un régime de retraite complémentaire obligatoire (RCO).
Des dispositifs de solidarité, comme la pension majorée de référence (PMR) et le complément différentiel de points de retraite complémentaire (CDRCO), visent à garantir un minimum de pension, mais leur efficacité est souvent limitée par des interprétations restrictives des lois.
Plusieurs lois récentes ont été adoptées pour améliorer la situation, notamment la loi Touraine de 2014, qui vise à garantir un montant minimum de pension, et les lois Chassaigne de 2020 et 2021, qui augmentent ce minimum. Cependant, les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous, et de nombreux retraités continuent de vivre dans la précarité. Les augmentations de pension résultant de ces lois sont souvent jugées insuffisantes, avec des gains moyens de seulement 150 euros par mois pour une minorité de retraités.
La loi Dive de 2023, qui promet une réforme du calcul des retraites basée sur les 25 meilleures années, a également suscité des inquiétudes. Les scénarios proposés par le gouvernement pourraient entraîner des pertes pour une partie des retraités, ce qui va à l’encontre de l’esprit de la réforme. Les agriculteurs ne peuvent se permettre d’attendre des débats techniques sur des ajustements qui ne répondent pas à leurs besoins urgents.
Face à cette situation, il est crucial de renforcer les mécanismes de solidarité nationale pour garantir une pension minimale digne aux agriculteurs, en attendant une refonte à long terme du système des retraites agricoles. Les agriculteurs méritent une reconnaissance et un soutien adéquats pour leur contribution essentielle à notre société.
