Ce vendredi matin, nous allions interpeller la Ministre Aurore Bergé sur la nécessité d’ouvrir une antenne du CAUVA à Langon.
2800 victimes sont renvoyées chaque année à Bordeaux faute d’unité locale pour les prendre en charge.
Cette situation n’est plus acceptable, en particulier pour des victimes souvent en état de choc, présentant des difficultés de mobilité, d’isolement et avec la charge d’enfants.
Après les déclarations de cette dernière dans la presse et lors de cette réunion, en faveur de l’implantation des unités médico-judiciaires (UMJ) dans nos territoires, nous attendons maintenant des actes.
Dès janvier nous réunirons dans le Sud-Gironde l’ensemble des acteurs concernés par ce dossier pour accélérer l’implantation d’une UMJ à Langon.
Au delà des effets d’annonces, nous attendons du gouvernement un engagement et un soutien financier solides pour les victimes de violences sexuelles et sexistes.
Le communiqué donné à Mme la Ministre
Création d’une antenne CAUVA en Sud-Gironde
Le Sud-Gironde doit se doter d’un Centre d’Accueil d’Urgence des Victimes d’Agression (CAUVA). L’hôpital de Langon est prêt à l’accueillir.
Madame la ministre est venue à Arcachon pour présider une réunion relative aux violences faites aux femmes, nous saisissons cette occasion pour l’alerter sur la situation du Sud-Gironde et solliciter son appui sur ce dossier.
La Gendarmerie de Langon-Toulenne constate une augmentation inquiétante des violences intrafamiliales avec 1 125 faits d’atteinte volontaire à l’intégrité physique sur la période de novembre 2022 à novembre 2023.
Les statistiques du ministère de l’intérieur pour 2024 nous alarment également:
- Langon a le deuxième pire taux de victimes de coups et blessures intrafamiliaux du département
- 3 villes du Sud-Gironde (Cadillac-sur-Garonne, Langon et La Réole) figurent parmi les 6 villes les plus touchées par les violences sexuelles au sein du département
Les associations spécialisées, les avocat.es de victimes, les magistrat.es et la majorité des professionnels du secteur appuient la nécessité de pouvoir effectuer des analyses médico-légales, psychologiques et sociales poussées auprès des victimes afin d’étayer les dossiers et renforcer les chances que les procédures aboutissent.
Une antenne CAUVA de proximité est indispensable pour accompagner les victimes efficacement et mettre fin à l’impunité des auteurs.
C’est pour cette raison que depuis sa prise de mandat, la députée Mathilde Feld soutient avec un très fort sentiment d’urgence, la revendication du Centre Hospitalier du Sud-Gironde à Langon, de voir ouvrir cette unité médico-judiciaire.
La Direction de l’ARS de Nouvelle Aquitaine et le Procureur de la République qu’elle a rencontrés, reconnaissent la nécessité de cette création. Pourtant le dossier patine, les victimes (immense majorité de femmes) ne peuvent pas accéder à la médecine légale, ce qui éteint la procédure et empêche les poursuites.
Dès 2022 et le lancement de l’appel à projet de l’ARS pour la création d’une Unité Médico Judiciaire-CAUVA en Nouvelle Aquitaine, les hôpitaux de Langon et d’Arcachon se sont portés volontaires pour accueillir une antenne CAUVA. C’est finalement Arcachon qui a bénéficié des fonds pour organiser cette unité au Centre Hospitalier et il faut maintenant poursuivre le maillage de la Gironde pour permettre l’ouverture de nouvelles antennes.
Car si toutes les classes sociales sont concernées par le fléau des violences intra-familiales, les facteurs de risques sont plus nombreux dans la ruralité pour le déclenchement des violences ou la capacité à prendre des mesures pour qu’elles cessent :
- Forte proportion de population peu qualifiée et rencontrant des difficultés d’insertion professionnelle
- Revenus plus faibles ne permettant pas à chacun.e de vivre en toute indépendance
- Un isolement plus important, surtout lorsque les personnes ne disposent pas de moyens de déplacement
- En Sud Gironde, la proportion de personnes vivant avec un handicap est aussi plus importante, ces personnes sont particulièrement exposées aux violences.