Ma question adressée au Ministère des Armées :
J’interroge Mme la ministre des armées et des anciens combattants sur les difficultés persistantes rencontrées par l’atelier industriel aéronautique (AIA) de Bordeaux concernant l’attractivité de l’établissement et la fidélisation de son personnel.
L’AIA est un établissement étatique du ministère des armées, stratégique pour l’autonomie de la défense nationale. En étant expert en réparation et maintien en condition opérationnel des moteurs d’aéronefs de l’armée française, il permet à l’État de garder le contrôle du niveau de dépense pour ce maintien en condition opérationnel et donc, d’exercer un rôle de contre-pouvoir face aux grandes entreprises privées de défense. Cet établissement fait face à des problèmes concernant la fidélisation de son personnel.
Ces deux dernières années, ce sont plus de 40 ouvriers d’État qualifiés qui ont fait le choix de démissionner. Ces difficultés sont majoritairement liées au décrochage des rémunérations proposées par le ministère des armées en comparaison de celles pratiquées dans le secteur privé.
L’évolution des bordereaux de salaire des ouvriers d’État est indexée sur l’évolution du point d’indice des fonctionnaires, celui-ci étant gelé depuis de nombreuses années.
De fait, un grand nombre de salariés de l’AIA s’interroge sur leurs intérêts économiques et cela malgré leur attachement profond à un service public de défense. Outre les salaires gelés, la progression salariale d’un ouvrier d’État est liée également à la reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle et donc à son avancement.
Actuellement, alors que la réglementation permet un avancement au bout de deux ans pour le premier changement de groupe, celui-ci n’intervient pas avant 5 ans, mais plus généralement 7/8 ans en moyenne, du simple fait du manque de postes attribués à l’établissement. En effet, le nombre de postes budgétisés chaque année ne couvre pas la totalité des besoins de l’établissement.
Par ailleurs, un dispositif tel que l’abattement de zone, censé prendre en compte le coût de la vie en fonction du lieu géographique d’exercice des ouvriers, ampute la rémunération des bordelais de 2,7 % de moins que leurs homologues parisiens (par exemple), bien qu’il semble difficile d’affirmer qu’aujourd’hui Bordeaux soit une ville bon marché en matière d’accès au logement.
Je souhaite donc savoir quelle stratégie elle compte mettre en place pour enfin réussir à fidéliser les ouvriers d’État dépositaires de compétences stratégiques pour la souveraineté en matière de défense nationale. Plus précisément, elle l’interroge sur les aménagements qui pourraient être mis en place sur le statut, le salaire ou les possibilités d’avancement afin de permettre aux ouvriers d’État de s’inscrire dans une carrière longue au sein de l’AIA.
Voir la question sur le site de l’Assemblée Nationale
(Crédit Photo :defense.gouv.fr © Roberte Lemaire)