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« Un mois pour briser le silence » : initiative contre les violences sexistes, sexuelles et intrafamiliales

6 novembre 2025  · · 

Ce mercredi 5 Novembre, j’Ă©tais invitĂ©e Ă  participer Ă  l’ouverture de ce « mois pour briser le silence ». Je veux saluer trĂšs chaleureusement la CommunautĂ© de communes du CrĂ©onnais, son CIAS, l’ensemble des partenaires, et la Cabane Ă  Projets qui nous accueille ce soir, pour la qualitĂ© et l’ambition de ce programme.

Cela fait de longues annĂ©es sur ce territoire que nous pratiquons la prĂ©vention avec succĂšs, par l’instauration de vĂ©ritables Ă©changes entre partenaires locaux, d’abord dans le cadre du Conseil Intercommunal de SĂ©curitĂ© et de PrĂ©vention de la DĂ©linquance.

Ce que ces acteurs font est exemplaire : ils mettent autour de la table la gendarmerie, le CIDFF, les services sociaux, les professionnels de santĂ©, les associations, les Ă©lus, les structures jeunesse, culturelles, les habitants eux-mĂȘmes. C’est exactement la condition pour faire reculer les violences sexistes, sexuelles et intrafamiliales : personne ne peut y arriver seul, tout le monde a une part de responsabilitĂ© et de pouvoir d’agir.

L’exposition « Blessures de Femmes » nous l’a rappelĂ© avec une force bouleversante : La photographie peut devenir une voix, parfois la premiĂšre voix, quand les mots manquent. L’art permet de regarder en face ce que notre sociĂ©tĂ© prĂ©fĂšre souvent ne pas voir. Il touche celles et ceux qui ne viendraient jamais Ă  une confĂ©rence juridique, il ouvre une brĂšche dans les certitudes, il Ă©veille les consciences.

Je veux insister sur l’importance des actions culturelles et d’un programme diversifiĂ© comme celui qui a Ă©tĂ© construit : expo photo, théùtre, cinĂ©-dĂ©bats, escape game, cafĂ©s-dĂ©bats, formations, ateliers avec les jeunes et les seniors
 C’est par cette diversitĂ© de formes qu’on parle Ă  toutes les sensibilitĂ©s, qu’on atteint ceux qui ne se sentent « pas concernĂ©s », qu’on fait vraiment bouger les mentalitĂ©s.

Sur le plan lĂ©gislatif nous pouvons saluer des avancĂ©es comme la proposition de loi de la dĂ©putĂ©e France Insoumise Sarah Legrain, qui vient d’ĂȘtre votĂ©e par le parlement, et qui modifie la dĂ©finition pĂ©nale du viol et des agressions sexuelles en intĂ©grant la notion de non-consentement.

Sur le terrain, nous devons continuer Ă  :
– mieux former et doter les services de police et de gendarmerie,
– renforcer les moyens de la justice,
– amĂ©liorer le repĂ©rage, la protection et l’accompagnement des victimes,
– sĂ©curiser les financements des associations spĂ©cialisĂ©es.

Mais je suis convaincue d’une chose : Si nous ne faisons pas Ă©voluer en profondeur les mentalitĂ©s, les rapports de pouvoir, les stĂ©rĂ©otypes de genre, alors nos lois et politiques resteront en partie lettre morte.

De trÚs nombreux rapports montrent que 90 % des victimes connaissent leur agresseur et 45 % des agresseurs sont les conjoints ou ex-conjoints. Bien loin des clichés colportés par des marchands de haine qui nous expliquent que le problÚme viendrait des sans-papiers.

Des initiatives comme celle-ci sont donc tout aussi essentielles : elles relĂšvent de l’éducation populaire, elles crĂ©ent un espace de confiance, elles offrent des ressources concrĂštes, et surtout, elles contribuent Ă  libĂ©rer la parole – celle des victimes, mais aussi celle des tĂ©moins, des proches, des professionnels qui, parfois, ne savent pas comment agir.

Ce type d’initiative est crucial dans nos territoires pĂ©riurbains et ruraux

On parle parfois de « double peine » pour les victimes de violences :

  •  parce qu’en milieu rural, on sait qu’une part disproportionnĂ©e des fĂ©minicides, violences sexuelles et intrafamiliales est constatĂ©e, alors qu’un tiers seulement de la population y rĂ©side ;
  • parce que dans ces mĂȘmes territoires, l’accĂšs Ă  l’information, au soutien, aux soins spĂ©cialisĂ©s et Ă  la justice est plus difficile : moins de transports, moins de structures, moins de professionnels formĂ©s Ă  proximitĂ©.

Les donnĂ©es rĂ©centes du ministĂšre de l’IntĂ©rieur sont trĂšs claires pour notre Sud-Gironde (donnĂ©es SSMSI 2024) :

  • Langon fait partie des communes les plus touchĂ©es du dĂ©partement, avec l’un des pires taux de victimes de coups et blessures volontaires intrafamiliaux (second pire taux de victimes par habitant du DĂ©partement) ;
  • Et pour les violences sexuelles, Cadillac-sur-Garonne, Langon et La RĂ©ole figurent parmi les villes les plus durement frappĂ©es du dĂ©partement (respectivement 3Ăšme, 4Ăšme et 6Ăšme communes avec les pires taux de victimes du DĂ©partement)

Autrement dit : nos territoires ne sont pas épargnés, bien au contraire.

La nĂ©cessitĂ© d’un CAUVA Ă  Langon

Et malgrĂ© cela, nous le savons, il n’existe toujours pas d’unitĂ© de mĂ©decine lĂ©gale Ă  l’hĂŽpital de Langon. ConcrĂštement, cela veut dire qu’une victime de violences, notamment de violences sexuelles ou intrafamiliales, ne peut pas faire constater les faits et rĂ©aliser les examens mĂ©dico-judiciaires sur place.
Elle doit aller jusqu’à Bordeaux, au CAUVA, alors mĂȘme qu’elle est parfois en Ă©tat de choc, qu’elle a peur de croiser son agresseur, qu’elle n’a pas de moyen de transport, qu’elle doit faire garder ses enfants

Ce que cela produit : des dĂ©marches abandonnĂ©es, des plaintes qui ne sont jamais dĂ©posĂ©es, des preuves qui ne sont pas recueillies Ă  temps, des victimes qu’on laisse seules.
C’est, pour moi, une inĂ©galitĂ© territoriale inacceptable.

Je redis avec force mon engagement pour moi et mon Ă©quipe, pour que la crĂ©ation d’une unitĂ© de mĂ©decine lĂ©gale en Sud-Gironde, Ă  Langon, devienne enfin une rĂ©alitĂ©. Et j’invite, collectivement, habitants, Ă©lus, professionnels, associations, Ă  porter avec nous cette exigence.
Merci d’avoir dĂ©cidĂ©, ici, dans le CrĂ©onnais, de briser le silence.
Merci de dire aux victimes : « vous n’ĂȘtes pas seules, nous vous croyons, nous sommes là».
Merci de montrer, par ce mois de mobilisation, que chacun, chacune, peut agir, à son échelle, dans sa famille, dans son village, dans son lieu de travail.

Je souhaite un trĂšs beau mois de mobilisation, de rencontres et de prises de conscience.
Et j’espĂšre que nous sortirons de ce mois de novembre plus nombreux, plus formĂ©s, et toujours plus dĂ©terminĂ©.es Ă  faire reculer ce silence.

SSAS – SĂ©curiser Aider Accompagner Soutenir

 



Le combat contre les violences sexistes, sexuelles et intrafamiliales est une priorité
Afin d’y rĂ©pondre, le CrĂ©onnais lance, en novembre 2025, sa premiĂšre grande campagne de sensibilisation : « Un mois pour briser le silence ».
Cette mobilisation inĂ©dite est la continuitĂ© de travaux menĂ©s depuis 2020. Elle rassemble plus de 20 partenaires locaux pour proposer un programme gratuit et diversifiĂ© (dĂ©bats, ateliers, théùtre forum…) visant Ă  libĂ©rer la parole et Ă  apporter des solutions concrĂštes aux victimes.
Convaincus que la prĂ©vention passe par l’engagement de chacun, nous avons besoin de votre participation pour renforcer cette dynamique.

Voir le programme

A voir également : Facebook @blessuresdefemmes /

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