Ce mardi 18 mars j’ai eu l’honneur de rencontrer Mme Lili Keller-Rosenberg au collège de Latresne. Moment intense et unique. Une femme extraordinaire, lumineuse. Une expression délicieusement surannée, douce et déterminée. Une énorme démonstration de dignité et d’humanisme à travers un témoignage forcément bouleversant.
Rescapée de la déportation durant la seconde guerre mondiale, elle nous livre un témoignage terriblement poignant d’une personne ayant vécu, subi et surmonté les heures les plus sombres de notre Histoire.
Merci aux enseignants, aux élèves et au collège d’avoir organisé ce moment essentiel de mémoire.
Et merci à Lili Keller-Rosenberg de nous rappeler que l’éducation est le meilleur passeport pour un avenir de paix. C’est elle qui forge l’esprit critique et l’esprit de résistance à ce qui nous paraît indigne ; C’est elle qui nous donne les armes et la confiance pour oser nous opposer à des pouvoirs autoritaires, fascistes ; C’est elle qui nous permet de ne pas nous laisser manipuler par la désinformation.
Parce que le fléau du racisme et de l’antisémitisme notamment doit être toujours combattu, où qu’il soit, « l’avenir est une porte, le passé en est la clé » (V. Hugo).





Quelques mots
» Je vous remercie de m’avoir invitée, je suis très honorée de vous rencontrer Mme Keller-Rosenberg et je vous remercie pour votre engagement tellement fondamental pour notre humanité.
Je dois dire mon émotion d’être en votre présence Madame. De recevoir le témoignage d’une personne ayant vécu, subi et surmonté les heures les plus sombres de notre Histoire.
Et je suis aussi honorée de partager ce moment avec vous, les jeunes, parce que vous êtes le relais vers l’avenir et que vous pourrez raconter à votre tour, ce que vous allez entendre. Merci aux enseignants de faire ce pont si essentiel entre l’histoire et la jeunesse de notre pays.
L’éducation est le meilleur passeport pour un avenir de paix, c’est elle qui forge l’esprit critique et l’esprit de résistance à ce qui nous paraît indigne, c’est elle qui nous donne les armes et la confiance pour oser nous opposer à des pouvoirs autoritaires, fascistes ; c’est elle qui nous permet de ne pas nous laisser manipuler par la désinformation. La propagande nazie a été très efficace, elle a attisé la haine contre les Juifs, les Tziganes, les homosexuels, les communistes. Elle a eu des relais influents, au sein même des élites de l’époque, comme le rappelle l’historien Johann Chapoutot.
La responsabilité immense du régime de Vichy dans la déportation ne doit jamais être oubliée. La banalité du mal, en France comme en Allemagne, doit être illustrée, comprise, pour ne jamais plus s’y laisser piéger.
Je m’inquiète aujourd’hui des effets des discours nauséabonds qui ressurgissent, et qui distillent des relents de haine. Ces derniers n’ont jamais eu d’autre objectif que de permettre aux puissants d’asservir les plus faibles. Érigeant des bouc-émissaires pour mieux gouverner par la terreur. C’est pourquoi il faut pouvoir se souvenir afin de rester vigilant.
J’espère que vos jeunes esprits sont déjà assez indépendants et émancipés pour y résister et je ne doute pas que cette rencontre avec Mme Keller-Rosenberg va encore consolider votre conscience de jeunes citoyens, parce que connaître notre passé nous permet de comprendre le monde d’aujourd’hui et d’éviter ses pièges…
Parce que le fléau du racisme et de l’antisémitisme notamment doit être toujours combattu, où qu’il soit. Cette lutte est le terreau commun de notre humanité. »