Je me suis rendue ce lundi 4 Novembre au Lycée professionnel Flora Tristan de Camblanes-et-Meynac, en soutien aux enseignants en grève face aux manques de moyens dont ils pâtissent et au sentiment d’abandon qui grandit dans leurs rangs.
L’établissement doit faire face ces dernières années à une part croissante des élèves à besoins particuliers voir en situation de handicap dans ses effectifs. Il y a quelques années il y avait un ou deux élèves en situation de handicap dans des classes de CAP et l‘inclusion avait vraiment un sens. Aujourd’hui dans certaines classes, on se retrouve avec 80% des élèves en situation de handicap et les enseignants sont alors tenus d’enfiler les casquettes d’éducateur spécialisé, de psychologue et de soignants.
Cette situation trouve sa source dans l’abandon par les gouvernements successifs des établissements médico-éducatifs (IME, ITEP, IMPro…), forcés – faute de moyens – de restreindre leurs effectifs. Face à l’impossibilité d’offrir à ces élèves des conditions de développement et d’éducation adaptées, plus des deux tiers des élèves à besoins particuliers sont orientés, après la classe de troisième, vers l’Enseignement Professionnel. Et ce, souvent contre l’avis des élèves et de leur famille !
Cette situation aboutie à :
- La souffrance des élèves en situation de handicap dont les besoins spécifiques ne sont pas respectés
- La souffrance des élèves non porteurs de handicap inscrits dans des classes inadaptées à leur niveau
- La souffrance des enseignants qui n’arrivent pas à cumuler les casquettes, ne se sont pas engagés pour jouer d’autres rôles que celui (déjà très prenant) d’enseignant et ne supportent plus d’être la variable d’ajustement d’un service public défaillant.
Pour défendre l’enseignement spécialisé et adapté il est donc nécessaire de :
- Maintenir et créer des places dans les établissements sociaux et médico-sociaux.
- Recruter et former des enseignants spécialisés et des AESH
- Offrir un statut de fonctionnaire et un vrai salaire pour les AESH afin de rendre le poste attractif et lutter contre la pénurie de candidatures.
Plus largement, la reconnaissance, sécurisation et revalorisation de tous les professionnels en lien avec la scolarisation des élèves en situation de handicap reste à ce jour une nécessité.
Je les remercie pour leur engagement, comme ce fût le cas ce jour, et tous les autres jours aux côtés des élèves et des familles.