Ce dimanche 22 Juin, nous inaugurions la place 19 mars 1962 à St-Martin du Puy, en commémoration du cessez le feu en Algérie, à la mémoire de tous ceux qui sont morts pour la France avant et après cette date. Un moment fort et émouvant.
Extraits du discours
C’est avec une profonde émotion que je prends la parole aujourd’hui, à l’occasion de l’inauguration de cette Place du 19 mars 1962, date du cessez-le-feu en Algérie.
Cette date ne marque pas la fin immédiate des douleurs, ni celle des combats. Mais elle symbolise un tournant, un appel au silence des armes, une promesse de paix après huit années d’une guerre trop longtemps niée. Une guerre qui a laissé derrière elle des cicatrices profondes, de part et d’autre de la Méditerranée, dans de très nombreuses familles et qui a durablement divisé les français.
Aujourd’hui, en baptisant cette place, nous rendons hommage à toutes celles et tous ceux qui sont morts pour la France, avant comme après ce cessez-le-feu. À ces jeunes hommes appelés, parfois à peine majeurs, envoyés dans une guerre dont souvent ils ne comprenaient ni le sens ni l’issue, ou dont ils ne voulaient pas . Beaucoup n’en sont jamais revenus. Et ceux qui sont revenus, sont rentrés marqués à jamais, dans leur chair, dans leur esprit, dans leur silence.
Mais il ne faut pas oublier non plus celles et ceux qui sont restés en France : les familles rongées d’inquiétude, les compagnes, les mères, les pères, les amis. Et toute une jeunesse qui a vu son insouciance brisée, une société qui a connu les fractures, les non-dits, les déchirures de cette guerre si particulière, qu’on a longtemps appelée « les événements d’Algérie ».
À tous, je veux dire ici la reconnaissance de la République. À leurs descendants, je veux dire notre engagement à ne pas oublier. Car la mémoire, ce n’est pas seulement se souvenir : c’est aussi apprendre, comprendre, transmettre.
Et ce lieu, cette place, porte désormais un nom qui nous oblige. Le 19 mars 1962, ce n’est pas seulement une date gravée sur une stèle. C’est un appel à la paix, à la lucidité, à la fraternité entre les peuples. C’est le rappel que la guerre, si elle marque des territoires, marque surtout des vies. Et que c’est à nous, élus, citoyens, jeunes générations, de faire vivre cette mémoire sans haine, mais avec justice et avec cœur. Puisse cette place devenir un espace de transmission et de recueillement.
Pour se souvenir, avec que la guerre n’est jamais une solution.
