Dans la nuit du 9 au 10 décembre 2024, ma permanence a été taguée au nom des Jeunes Agriculteurs de la Gironde. Cette dégradation, en pleine période électorale pour les syndicats agricoles, a pour motif mon vote en faveur de la motion de censure la semaine dernière. Si je déplore cette méthode qui conduit à la dégradation d’un local destiné au public, ayant comme fonction de récolter les doléances des citoyens et citoyennes de la circonscription, je n’entends pas moins la colère qu’elle exprime. Cette colère est partagée par d’autres syndicats, comme la Confédération Paysanne, avec qui j’ai pu discuter de façon constructive.
Cela me donne néanmoins l’occasion de rappeler les raisons de mon vote la semaine passée. Rappelons que le gouvernement Barnier-Macron prévoyait 400 millions de coupes dans le budget de l’agriculture. Au-delà de l’agriculture, rappelons que ce gouvernement prévoyait 40 milliards de réduction des dépenses, conduisant au saccage de nos services publics : le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas. Ce budget, par la hausse des taxes sur l’électricité et par la désindexation des pensions des retraités, conduisait à la catastrophe pour le pouvoir d’achat des Français.
- L’abandon total du traité de libre-échange avec le MERCOSUR.
- L’augmentation du budget dédié à l’installation-transmission.
- La revalorisation des retraites agricoles à hauteur du SMIC.
- La garantie de prix rémunérateurs, par l’encadrement des marges des industriels et de la grande distribution.
- Un accompagnement véritable dans la transition agroécologique.
- L’anticipation réelle des crises sanitaires et des aléas climatiques, et des moyens nationaux adéquats pour indemniser les agriculteurs.
Je pense sincèrement que le monde agricole mérite mieux qu’un gouvernement qui panse temporairement les plaies des agriculteurs et agricultrices, sans jamais s’attaquer aux causes profondes du mal-être agricole.
Malgré ces méthodes, je resterai toujours ouverte au dialogue, car c’est le socle indispensable de notre démocratie. La porte de ma permanence (même taguée) restera toujours ouverte à tous !
Mathilde FELD,
Députée de la Gironde